• Je suis debout au bord de la plage.

    Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.

    Il est la beauté, il est la vie

    Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon

     

    Quelqu'un à côté de moi dit : « il est parti »

    Parti vers où ? Parti de mon regard... C'est tout

    Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter la charge humaine

    Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui

     

    Et juste au moment où quelqu'un auprès de moi dit : « il est parti »

    Il y en a d'autres qui le voyant pointer à l'horizon et venir vers eux,

    S'exclament avec joie : « le voilà »

     

    C'est ça la mort

     

    William BLAKE (1757-1827)

     


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    Nos vies s'effilochent dans le futur, rarement tissées,
    Si ce n'est dans les trames du regret
     
    Richard WILBUR
     
    Petit signe tendresse à tous ceux qui me lisent... Bon week end à tous... Je m'en vais rejoindre ma douce amie, dans ce monde du silence et de l'absurde où j'ai encore tant de choses à lui confier...J'ai mis dans ma valise, mes rêves, mes espoirs, mon silence... et mes cours !! Je vais prendre un grand bol d'air. Je raménerai le souvenir de  la caresse de la brise maritime sur mon visage et je lui transmettrai de votre part à tous un doux baiser...
     
    SARAH 
     

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  • Douce Johanna,

    J'ai besoin ce soir de vous écrire ces mots que vous ne lirez jamais.

    Besoin de mettre en mot toute l'émotion que vous avez soulevée chez moi, hier soir, lorsque je suis venue vous rendre visite.

    Masquer pour moi mes ressentis est une chose terrible mais je me devais d'être une « grande fille » devant vous. Je ne devais vous offrir que du soleil dans mes yeux, que de l'amour dans mon sourire et beaucoup, beaucoup de tendresse dans mes gestes.

    Je me souviens de notre première rencontre, il y a trois ans environ. Depuis les rencontres se sont succédées. La confiance s'est installée tout doucement ; puis cette tendresse que j'essayais de vous communiquer et que m'avez rendue au centuple au fils des mois...

    J'aurais tout donné et je continuerai à donner beaucoup pour chasser ces vilains démons qui vous font tant souffrir. J'y mets tellement de cœur que je crois que j'y arrive un peu et l'apaisement que je lis dans vos yeux est le plus beau des cadeaux.

    La vie est dure, Johanna... Je ne le sais que trop. La mort est venue sur la pointe des pieds vous enlever celui qui partageait votre vie depuis si longtemps. Mais même la mort fut attendrie par votre amour. Elle l'emporta tout doucement, avec une infinie douceur, une nuit de juillet dernier...

    Mais cette année, je savais que la solitude serait trop présente le jour de votre anniversaire. Vous me parlez si souvent de lui... Il est toujours là, pourtant dans ce fauteuil si vide...

    Johanna, je vous sens si fragile. Tellement désireuse de le rejoindre, qu'à mon tour j'ai peur de devoir vous dire au revoir un jour prochain.

    Hier, lorsque je vous ai prévenue de ma visite, j'appréhendais un peu nos réactions communes. Je viens d'un monde où l'on m'a appris à taire ses émotions les plus heureuses comme les plus douloureuses. A la différence de ce monde qui tait et enterre si profondément ce que l'on nomme « ressentis », moi, si je connais le silence imposé,   j'ai besoin de l'exprimer.

    Faire battre mon cœur et le laisser crier au travers des mots ; Ecrire l'amour, les joies, les peines que j'ai cachés tout au fond de moi...

    Quand je suis arrivée, j'étais avant tout très fière de vous présenter mon fils que vous ne connaissiez pas. Quel bonheur de vous ouvrir un peu la porte de mon monde.

    Mais quand vous avez vu la plante que j'avais choisie pour vous, je vous ai vite pris tout contre moi pour calmer vos gros sanglots.

    J'avais prévenu Jonathan de l'affection que je vous portais. Je lui avais dit combien vous étiez attachante. J'ai lu dans son regard beaucoup d'attendrissement.

    Vous n'arrêtiez pas de vous confondre en excuses, comme si ces larmes étaient des fautes, alors que je vous expliquai que vos pleurs n'étaient qu'un joli message et qu'ils avaient, eux aussi, le droit de se montrer... Vous pleuriez comme une petite fille alors que mes mains caressaient votre dos pour vous apaiser.

    Voyez vous, Johanna, il n'y a aucun mot pour exprimer tout ce que nous nous sommes dit durant ces quelques minutes. C'était juste : un bonheur partagé...

    Et puis, vous vous êtes ressaisie et vous m'avez demandé de vous suivre. Vous avez pris une paire de ciseau et vous m'avez emmenée au fond de votre joli jardin.

    Vous vous êtes arrêtée devant un superbe citronnier et là, de vos mains tremblantes, vous avez cueilli deux citrons que vous m'avez tendus.

    « Mon mari m'a offert ce citronnier pour nos 61 ans de mariage ; je n'ai jamais voulu cueillir de citrons. Aujourd'hui, cela me fait plaisir de vous offrir les deux premiers »

    J'étais fière de voir que mon fils comprenait la symbolique de votre geste. J'étais heureuse de lui offrir ce moment.

    Je vous ai juste répondu : « un de votre part... un de sa part .. »

    A nouveau, petite Johanna, je vous envoie un gros bisou virtuel entouré d'un joli ruban d'amour. Très bon anniversaire...

    SARAH

     

     


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