• Ce soir, tu me manques terriblement. Certainement parce que je suis fatiguée de ces trop longues journées ; simplement parce que tu as le don de m'apaiser et de me ramener par des signes simples à l'essentiel ; simplement parce que cela fait trop longtemps que je ne t'ai pas admirée. Quand je suis devant toi, je ne cesse de m'émerveiller devant ton regard si bleu. Je laisse ton souffle caresser mon visage et je laisse mon cœur s'abandonner à toutes ces espérances que tu m'envoies, juste par ton silence, juste par la quiétude que je ressens auprès de toi. Mon père dort dans tes bras et lorsque je vais te rejoindre, c'est un peu à lui aussi a qui je parle. Parti trop vite, parti trop tôt... Ce devait être ainsi.

    Ici je n'ai plus que le souvenir de ses cendres réparties dans tes vagues. Auprès de toi, il reprend « vie » et je retrouve la force qu'il m'a transmise.

    J'ai l'impression depuis quelques semaines d'une certaine injustice. Mais n'est juste que ce qui doit arriver. Je connais mes erreurs mais j'ai eu du mal à les mettre en mots, alors je n'ai trouvé que la solution inconsciente ou consciente....de les mettre en maux. Je paie très cher les indélicatesses de la vie mais dans toute épreuve, il y a du positif... Pour l'heure ce positif n'est qu'une petite lueur dans un long tunnel noir mais chaque jour est un nouveau petit pas vers un avenir plus doux.

    Quoiqu'il en soit ces mots sont les miens et je n'ai plus envie de les taire. Je sais que lorsque nous nous retrouverons j'aurais beaucoup à te raconter mais je sais aussi que je t'entendrais à nouveau. Je rends hommage à la force que tu as donnée à la petite fille pour l'aider à vivre et je sais que tu aideras la femme que je suis devenue à comprendre ce que j'appelle aujourd'hui : injustice....

     


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    Le bonheur est salutaire pour le corps,
    mais c'est le chagrin qui développe les forces de l'esprit.
     
    Marcel PROUST

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  • Avec juste raison, l'un de mes petits anges gardiens m'a reproché de manquer d'humour dans mon blog....

    Voilà, une erreur de réparée... Bon Dimanche à tous- SARAH

     

    Un jeune curé, très angoissé, est incapable de prononcer un seul mot le jour de son premier sermon.

    Le lendemain, il va voir l'archevêque et lui demande quelques conseils pour être à la hauteur, au sermon du dimanche suivant. L'archevêque lui conseille alors de se verser quelques gouttes de vodka dans un grand verre pour se sentir plus détendu.

    Le dimanche suivant, le jeune prêtre suit le conseil et réussi à parler sans être paralysé, et sans avoir le trac.

    De retour à la sacristie, il trouve une lettre laissée par l'archevêque, ainsi rédigée :

    « Mon fils, la prochaine fois, mettez quelques gouttes de vodka dans un grand verre d'eau et non quelques gouttes d'eau dans la bouteille de vodka. D'autre part, je tiens à vous faire part des quelques observations suivantes, afin que vous amélioriez encore un peu vos prochains prônes.

    1) Il n'est nul besoin de mettre une rondelle de citron sur le bord du calice,

    2) Evitez de vous appuyer sur la statue de la Sainte Vierge et surtout, évitez de l'embrasser en la serrant étroitement dans vos bras.

    3) Il y a 10 commandements et non pas 12

    4) Les apôtres étaient 12 et non pas 7, et aucun n'était nain.

    5) Nous ne parlons pas de Jésus Christ et ses apôtres comme de « JC &Co ».

    6) Nous ne nous référons pas à Juda comme à « ce fils de pute ».

    7) Vous ne devez pas parler du Pape en disant : « Le Parrain ».

    8) Ben Laden n'a rien à voir avec la mort de Jésus

    9) Les murailles qui se sont effondrées au septième jour ne se trouvaient pas à Mexico mais à Jéricho !

    10) L'eau bénite est faite pour bénir et non pour se rafraîchir la nuque.

    11) Ne célébrez jamais la messe, assis sur les marches de l'autel.

    12) Ponce Pilate a dit « vos histoires je m'en lave les mains » et non « vos conneries, je m'en bas les couilles ».

    13) Les hosties ne sont pas des gâteaux à apéritif à consommer avec le vin de messe.

    14) Les pêcheurs iront en enfer et non « se faire enculer chez les papous ».

    15) L'initiative d'appeler les fidèles à danser était bonne, mais pas celle de faire la chenille dans l'église.

    16) L'homme assis près de l'autel et que vous avez qualifié de « vieux pédé » et de « travelo en jupe », c'était moi...

    Sincèrement l'Archevêque.

    PS : Jésus n'a pas été fusillé, mais crucifié


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  • Lundi 28 Janvier 2008

    Arrivée au Centre de radiothérapie... Toujours cette salle d'attente morbide et ces patients qui baissent les yeux et n'osent se regarder. Moi, je les observe. Les mains qui se tordent, les jambes qui semblent battre la mesure, un silence de mort alors que nous sommes tous encore en vie à nous battre contre cette maladie. Une des manipulatrices m'appellent et là je m'aperçois d'un changement radical par rapport à la semaine passée. Avec de grands sourires, on me demande si j'ai passé un bon week end. La manipulatrice rectifie un peu ma position en s'excusant d'avoir les mains froides. C'est étonnant, aujourd'hui elle a remarqué qu'elle n'avait pas seulement un dossier mais un corps étendu devant elle... Je ne ressens aucune colère. J'observe juste. Durant la séance des rayons, je me mets à compter...40. Second passage des rayons ... 42. La manipulatrice m'invite à me rhabiller toujours avec la même déférence. Je l'entends d'un ton sec appeler le prochain patient. Ainsi, parce que l'on craint que je fasse partie du corps médical, on me « préserve »?? Mais les autres... Je rentre chez moi en pensant à ces « autres » qui n'osent rien dire. J'ai de la peine, beaucoup de peine...Je voudrais tant changer tout cela ...

    Mardi 29 Janvier 2008

    L'atmosphère ne change pas d'un iota ....Toujours ce stress, cette peur « non-dite », ces mines remplies de tristesse. La manipulatrice m'appelle toujours aussi souriante. Pour évacuer ces différences d'attitudes, je décide aujourd'hui de faire des respirations abdominales durant ma séance de rayon. Sans le savoir, ce sera le petit déclic-contact de la fin de la semaine....

    Mercredi 30 Janvier 2008

    Je me retrouve assise à côté d'une femme d'un certain age. Elle baisse les yeux. Ne parle pas et là, j'entrebâille la porte du silence. Je commence à lui parler...Juste quelques mots en fait, quelques phrases qui ont suffi pour qu'elle se mette à me raconter un peu de sa vie. La manipulatrice m'appelle. En la quittant, elle m'adresse un joli sourire. Les « autres » restent murés dans leur silence. Durant la séance je continue mes respirations abdominales. En partant, les manipulatrices me souhaitent une très bonne journée. Fin de la septième séance et en partant, je me dis qu'il y a vraiment beaucoup à faire pour ensoleiller cet univers là. Je ne veux pas que du soleil pour moi ; j‘en veux pour tout le monde...Il me reste encore 23 séances pour arriver à faire quelque chose de bien....

    Jeudi 31 Janvier 2008

    Anne, une de mes meilleures amies, rédactrice en chef d'un journal, me téléphone pour prendre de mes nouvelles. Je lui parle de l'atmosphère du Centre et comme son cœur est aussi et même plus grand que le mien, elle pense immédiatement à faire un article pour dénoncer cette déshumanisation, ces différences. Je pense que ce projet est une très bonne initiative ; Toute seule je me sens démunie mais avec petite Anne, je sais que nous pourrons faire avancer les choses. Anne me demande si un jour elle pourra m'accompagner pour « s'imprégner » de l'atmosphère des locaux et du personnel. Je sais d'avance combien elle ressentira le mal être qui règne là-bas...

    Ce jour là, en faisant mes respirations abdominales pendant ma séance, j'imagine tout ce qui pourrait être modifié ici... Un joli combat, après tout. Pas seulement contre « ma » maladie mais un combat aussi pour les autres...

    Vendredi 1er Février 2008

    Dernière séance de la semaine. Je retrouve la personne âgée avec laquelle j'avais discuté mercredi. J'ai encore envie de briser ce silence. Je lui demande si elle n'est pas trop stressée. Elle se plaint de l'accueil froid du personnel et là, je lui parle du bienfait des respirations abdominales pendant les séances. Trois hommes sont présents et l'un d' entre eux qui a subi une trachéotomie me demande si il existe des personnes qui pourraient lui apprendre ces fameuses respirations. Et là, me voici partie dans un cours où mes petits « élèves » m'écoutent avec une grande attention. Les sourires naissent au fur et à mesure que chacun essaie de respirer avec son ventre en écoutant mes conseils. La manipulatrice m'appelle. Elle s'inquiète toujours de savoir si je me sens bien. Et là, je lui réponds juste que je me sentirai mieux si il y avait une musique d'ambiance zen dans cette foutue pièce. Elle m'explique alors que ce n'est pas faute de l'avoir réclamée à la direction mais l'idée n'a jamais vu le jour. Je lui dis juste : « Vous pariez qu'après mon traitement vous aurez de la musique ?... ». Elle me sourit juste d'un air désabusé. Moi, je pense déjà à l'invention de mon amie Anne...

    La séance se passe bien. Puis une autre manipulatrice revient et me demande « Que s'est-il passé dans la salle d'attente tout à l'heure ? Depuis que vous en êtes sortie, plus personne ne parle » et là, je pars dans un grand éclat de rire en lui répondant : « Savez-vous ce que font les patients en ce moment dans la salle d'attente ? Ils apprennent juste à respirer... » ...Elle m'a souri et j'ai juste rajouter : « et je pense que vous aussi vous devriez apprendre à respirer... ». Elle a juste eu un regard qui m'a fait de la peine et m'a souhaité bon week end... Je crois vraiment qu'il y a beaucoup à faire là bas. Après tout, si je me suis retrouvée dans cet enfer, ce n'était peut être pas par hasard... Je pense que j'ai un joli challenge à relever....

     


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    On ne peut comprendre la vie qu'en regardant en arrière ;
    on ne peut la vivre qu'en regardant en avant.



    (Soren Kierkegoard)

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