• RENCONTRES

     

    Les jours passent et ne se ressemblent pas.... Hier, j'ai rencontré un ange en blouse blanche ; aujourd'hui j'ai rencontré un abruti... On dit souvent qu'il faut de tout pour faire un monde, mais il est vrai que dans le monde que je côtoie depuis quelques semaines, j'aimerais croire qu'il n'existe que des anges...

    Il n'y a rien de plus désagréable qu'une personne qui ne vous regarde plus comme un être humain mais comme une « pathologie » mais je suis entrain de laisser parler « ma contrariété » comme dirait un ami et je ferais une grossière erreur en donnant la primeur à « l'abruti » pour commencer mon article.

    Je reviendrai sur « sa petite personne » un peu plus loin, avant je me dois surtout de parler de cet ange à la blouse blanche que j'ai revu hier.

    Retour donc hier dans le monde des hôpitaux où j'ai revu, cette fois, non pas au bloc mais en consultation externe le chirurgien qui m'a opérée de mon cancer.

    Toujours aussi calme, apaisant, souriant. Il aurait pu avant tout bader devant son « travail » qu'il a parfaitement réussi, même si il est difficile pour une femme d'avoir l'impression d'être un peu « mutilée ». Mais avant toute chose, il a pris le temps de se préoccuper simplement... de moi.

    Son regard est tranquillisant et cet ange là, a la capacité de savoir lire dans les yeux. Avant de se préoccuper des cicatrices du corps, il se préoccupe des cicatrices du cœur....

    C'est après seulement, une fois qu'il s'est assuré que j'étais « apte » à entendre qu'il a commencé à parler de l'anapath... Plusieurs pages écrites dans un jargon incompréhensible, avec des mesures, des sigles et une conclusion tout aussi incompréhensible...

    Et là, j'ai eu l'impression d'être à la fac devant un prof qui reprenait le document chapitre par chapitre et décortiquait en terme très clair les analyses qui avaient été faites sur ma tumeur et mes ganglions.

    Il a pris le temps de m'expliquer ce « langage crypté » tant et si bien que je n'avais plus aucune question à lui poser à la fin de son exposé fabuleusement réussi.

    Pas un seul instant, il n'a banalisé ce cancer (j'ai encore du mal à dire « mon »...) mais il a su simplement en parler d'une façon à la fois directe mais rassurante. Avant de me laisser partir, il n'a pas hésité à me convier à l'appeler au moindre doute, au moindre souci ; et quand il m'a serré la main en me souhaitant bon courage avec un sourire véritablement d'ange, je n'ai pas résisté au plaisir de lui faire deux gros bisous et là, j'ai vu un petit ange aux yeux rieurs...

    En sortant, ma fille Ninie qui était encore ce jour là à mes côtés, m'a dit : « J'étais certaine que tu allais me la faire celle là !! ».... Ben voui, j'ai eu envie de lui faire deux gros bisous parce que je pense qu'il est parfois très ingrat d'être un petit ange en blouse blanche. Il méritait bien que je lui porte une marque d'affection venant de mon petit cœur...

    Aujourd'hui, rencontre avec le radiothérapeute. En fait, sa place n'est pas sur terre. Il devrait travailler avec Saint Pierre et prendre Dieu comme son sous fifre car en fait, DIEU : c'est Lui !!

    Et moi ? Moi, je n'étais pas une femme devant lui mais une menace de métastase persistante qu'il fallait rayonner. Je n'ai pas eu un instant l'impression d'être un être humain. Au niveau dépersonnalisation, cet homme là est au top. Il a du très tôt déchiré la page du dictionnaire qui portait la définition de l'humilité. Bref, après s'être assuré de bien expliqué qu'il connaissait tout et tout le monde, il a invité la chose (moi, en l'occurrence) a attendre dans une salle d'attente qui ressemblait plus a un boudoir de funérarium. Ensuite une manipulatrice radio est venue chercher le truc (toujours moi), l'a installé sur une table (la table du bloc était encore plus confortable) et a positionné la poupée de chiffon (encore moi), le bras en l'air, la tête à droite... Tout cela sans un mot. Puis une machine s'est mise à tourner autour de moi, puis s'est stoppée, il y avait des graduations dessus, des lignes rouges, vertes. Une autre manipulatrice est arrivée. Elles ont discuté ensemble. La chose était posée là, toujours le bras en l'air, la tête tournée. Dieu (enfin, le radiothérapeute) est rentré alors dans la pièce, comme un diable sortant de sa boite (lui au moins, je pense qu'il est attaqué méchamment par les rayons) (enfin, une chose est certaine, il va nous faire un infarctus d'ici peu), s'est penché sur le truc (toujours moi en l'occurrence) en vérifiant que les mesures avaient bien été prises. Après quoi, on a demandé au truc de se rhabiller, de changer de pièce, de se re déshabiller, de s'installer pour le scanner (aller-retour sous la machine ; trop cool j'avais l'impression avec les petits faisceaux rouges de me transformer en E.T) et toujours sans un mot la manipulatrice est venue me faire trois petits tatouages pour finir les repères et au lieu de me faire trois petits points de marquage, je suis ressortie avec trois patés (rajouté au bleu de méthylène qui m'a été injecté pendant l'intervention et qui devrait (ouf !) se résorber dans les mois à venir), j'ai l'impression ce soir de ressembler à une véritable stroumfette.

    « rhabillez vous ; vous pourrez revenir mardi prochain pour votre première séance de rayon ».... WHAOUU : la manipulatrice avait enfin parlé à la chose !

    Et voilà, c'est ainsi que vous vous retrouvez dehors, en vous demandant où vous habitez et si vous êtes sur terre.

    Et Dieu ? Eh bien je ne l'ai pas revu.... Il était presque 13h...Si l'estomac gère les hommes, il doit aussi gérer les Dieux...

    POUTOUX A TOUS (sauf à ce Dieu là)

    SARAH

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 15 Janvier 2008 à 21:38
    ben dit moi
    ya des abrutis partout mai ce qui me révolte dans les hôpitaux j'en ai eu l'expérience par ma grand mère ils font des études des année pour faire ce qu'il font je pense que faut le vouloir et être humain pour s'occuper des personnes qui souffre Alors je ne comprend pas pourquoi toute cette indifférence Excuse moi mais ils feraient mieux de travailler dans un abattoir leur place n'est pas à l'hôpital (désolé c'est mon coup de g...le mais je ne peux supporter le manque de compassion et de délicatesse) bisous ma sarah ne m'en veux pas mais ce qui me réconforte c'est que tu as un ange blanc à tes cotés bisous sarah et une douce nuit pour toi
    2
    ninie
    Mardi 15 Janvier 2008 à 21:42
    déçue !!
    ce soir , je suis une infirmière déçue et trés chafouinette de voir que la medecine peut etre pratiquee avec si peu d' humanité...et j' ai presque honte de faire partie de ce milieu là....mais avant d' etre une infirmière aujourd' hui , j' etais une fille de patiente et je peux vous assurer , aussi vrai que je respire , que ce n' est pas ce " dieu" là qui va m' arréter.....je crois que dans son manque de tact et de considération ,il a aussi un gros manque de jujeotte et de discernement , et là , il s' est trompé et il n' a pas bien compris à qui il avait affaire....quand à l' ange d' hier , oui mamoune , je suis d' accord avec toi , il est EXTRAORDINNAIRE et mérite vraiment d' etre connu et reconnu pour ce qu' il est : un ANGE, merci à lui... gros bisous mamounette et promis je suis et serai toujours là ...
    3
    Jean Paul
    Mardi 15 Janvier 2008 à 21:44
    Les bons et les mauvais.
    Dans le traitement d'une pathologie, il y a généralement deux dimensions: une dimension technique et une dimension humaine. Le rapport entre les deux n'est pas de 50/50, mais varie suivant le degré de gravité de la pathologie, et la sensibilité du malade. Le"bon "médecin sait celà, et l'intègre car il a compris que pour venir à bout de la maladie, il fallait jouer sur les deux tableaux. L'humilité guide sa démarche, il est dans le doute et met tous les atouts de son côté. Le "mauvais" est sur de lui, il a une technique infaïble; Le malade est tout au plus une"pièce à usiner", alors il ne le voit pas, il se réfugie dans la technique, ou plus précisément il ne veut pas le voir. Imagine Sarah , que tu lui poses une question qui le prenne en flagrant délit d'ignorance de quelque chose? impensable! NON, lorsqu'on ne voit pas les gens, il ne peut pas y avoir de pb avec eux, puisse qu'on ne les voit pas! quel con! voila c'est dit. Maintenant Sarah, tu as le choix: ou tu retrouves le moral tout de suite, ou je ne t'embrasse pas! moi j'ai choisit pour toi, et je t'embrasse.Jean Paul
    4
    Mardi 15 Janvier 2008 à 21:52
    tu sais ninie
    il ne faut surtout pas avoir hônte une de mes meilleure amie et infirmière et elle a un coeur énorme, une autre à pas hésiter à venir le jour de noël dès que je l'ai appelé pour ma piqure avant d'être opérée et j'en ai vu une pleurer quand ma grand mère est partie alors je dis oui il y a de bonne personne dans le milieu médicale qui nous font un peu oublié les autres Tu as un très joli métier et n'en ai jamais hônte bisous
    5
    Fil
    Mardi 15 Janvier 2008 à 22:13
    Bon...
    On va dire que l'important, c'est l'ange. Un trés gros bisou
    6
    Mardi 15 Janvier 2008 à 22:43
    moi
    aussi je crois aux anges sarah, et plus particulièrement aux anges en blouse blanches parce que l'un d'entre eux m'a sauvée :)ne te fie qu'à lui et oublie l'autre abruti qui ne mériterait même pas de figurer dans ton article parce que c'est encore trop d'honneur pour lui que d'en parler ici, t'en fais pas il mériteras sa punition tôt ou tard, et toi tu auras ta guérison grâce à l'ange blanc, gros bisous bonne nuit
    7
    Mardi 15 Janvier 2008 à 22:55
    Tu dois être au Pays
    des rêves - alors je t'envois pleins de bisous et ne fait pas attention à cet abrutit malheureusement ils n'y a pas que des anges dans les hôpitaux et c'est bien triste. Dit toi que tu as un ange adorable à la blouse blanche et ça c'est déjà positif. Gros Mimis
    8
    SARAH
    Mardi 15 Janvier 2008 à 23:22
    MA TARA
    Desfois, les coups de gueule font du bien.... Ce soir, je suis un peu chafouinoux par tant de moments passés mais justement, ils sont passés et après une bonne nuit... demain sera un autre jour. RO Poutoux - Merci encore pour tes mots pour Ninie SARAH
    9
    Mardi 15 Janvier 2008 à 23:28
    Jean Paul
    Belle sagesse dans tes mots. Bon ... puisque je n'ai pas le choix, promis, je me dépêche de retrouver le moral. Je vais m'endormir en pensant au petit ange à la blouse blanche... Demain, ça ira mieux. Bon, je prends ton bisou quand même... Poutoux petit ange TA SARAH
    10
    Mardi 15 Janvier 2008 à 23:30
    Filou
    oui, tu as peut etre raison... on peut le voir sous cet angle là... Poutoux SARAH
    11
    Mardi 15 Janvier 2008 à 23:34
    Jalouse
    Petit bisou du soir. Tu as certainement raison dans ton analyse. Parlons plutot de guérison que d'abruti... Les pilules se digèrent, par force... Ro poutoux du soir. SARAH
    12
    Mardi 15 Janvier 2008 à 23:37
    ' tite Fée TB...LIGHT
    Le positif ... c'est que je plains ce soir la triste vie de ces personnes blaséees et que je suis tellement épuisée que je pense que cela ne m'empechera pas de faire un ro dodo. Poutoux du soir SARAH
    13
    Mardi 15 Janvier 2008 à 23:42
    Ma NINIE
    Le plus bel ange, c'est toi en fait. Je suis tellement chafouinoux quand je vois tes yeux se remplirent de tristesse comme tout à l'heure quand nous nous sommes quittées. Tu vois, quand je t'ai mis au monde, ce fut un moment magique que jamais je n'oublierai mais je ne pensais pas qu'un jour, moi, ta Mamounette, je t'infligerai tant d'épreuves. C'est pour cela que je vais me battre et au printemps, lorsque j'aurai fini mes rayons, nous irons voir notre amie la Mer pour lui raconter nos miséres passées... Je t'aime fort fort ma petite fille d'amour. Ro Poutoux MAMOUNETTE
    14
    ninie
    Mercredi 16 Janvier 2008 à 06:21
    epreuves
    tu ne m'infliges pas d' epreuves...je vis avec toi tout simplement et tout ça , tres vite , ne sera plus qu' un vilain cauchemard et il ne restera que de la complicité , de la fusion et de l' amour....je t' aime mamounette
    15
    Christophe
    Mercredi 16 Janvier 2008 à 09:04
    Recul
    Je retiendrai cet ange blanc rencontré ainsi que ton aptitude à prendre du recul et à la dérision... Ca fait moins mal, et même que cela pourrait faire vivre...Tu l'as compris. Bisous
    16
    ptite muriel
    Mercredi 16 Janvier 2008 à 13:24
    oups!
    ma sarah, te l'avais déjà dit!!!! et attends la première seance, tu es considérée comme une pestiférée....mais n'y pretes guere attention. L'essentiel est que tu sois positive durant ces seances, cst important...laisses ton esprit vagabonder vers de belles choses, et ne te soucies de rien. Te fais de ro poutoux énormes.
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    17
    Mercredi 16 Janvier 2008 à 19:09
    Ma NINIE
    Oui tu as raison. On va essayer de tourner la page des cauchemars... Tiens, tout de suite même... Et hop : il ne reste plus que la complicité, la fusion et l'amour... RO POUTOUX MA TOUTE PETITE MAMOUNETTE
    18
    Mercredi 16 Janvier 2008 à 19:16
    Ma MUMU
    Ro Poutoux ma Mumu na moua... Tu sais quoi ? 24h après, il n'y a plus que l'ange à la blouse blanche qui persiste dans mon esprit. Le reste ? J'ai tourné la page. J'ai une grande faculté pour zapper les abrutis. Il me faut juste une nuit pour rebondir et hop, voilà, c'est fait... Bisous-Bisous SARAH
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