• Je suis debout au bord de la plage.

    Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.

    Il est la beauté, il est la vie

    Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon

     

    Quelqu'un à côté de moi dit : « il est parti »

    Parti vers où ? Parti de mon regard... C'est tout

    Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter la charge humaine

    Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui

     

    Et juste au moment où quelqu'un auprès de moi dit : « il est parti »

    Il y en a d'autres qui le voyant pointer à l'horizon et venir vers eux,

    S'exclament avec joie : « le voilà »

     

    C'est ça la mort

     

    William BLAKE (1757-1827)

     


    8 commentaires
  • Être obscure et cruelle

    Être celle qui ensorcelle

    Qui attire dans ses filets de soie

    Provoque mille étincelles

    Au plus profond de toi.

    Au même instant séduisante et cruelle,

    Troublante, sensuelle

    Réveiller en toi le désir qui sommeille

    Celui qui te rendra fou à lier

    Celui qui va te brûler dans un brasier

    Ce désir au bout duquel tu me diras

    Je t'aime.

    Aller jusqu'au bout du combat, me battre

    Contre toi, pour toi, déchirer cette armure que tu t'es forgé

    Entrevoir encore ce cœur à vif tant aimé

    Amour et haine, deux sentiments opposés

    Se retrouvent dans la souffrance figée en moi.

    Une hésitation, une indécision, cruel dilemme

    Faut-il que je renonce à toi ?

    Je m'imaginais indestructible pour toi,

    Et voilà que le doute omniprésent

    Ronge le peu de certitude du moment.

    Les interrogations, les questions,

    Sans réponses laissent la désillusion

    Accomplir sa triste mission.

    Et mes divagations sublimes, comme une vague,

    M'emportent une nouvelle fois

    Me voilà guerrière, sorcière,

    Prête à détruire toutes les barrières

    Que j'avais construites entre toi et moi,

    Juste pour effleurer ton cœur une dernière fois.


    3 commentaires
  • La mer secrète

     

    Quand nul ne la regarde

    La mer n'est plus la mer,

    Elle est ce que nous sommes 

    Lorsque nul ne nous voit.

    Elle a d'autres poissons,

    D'autres vagues aussi.

    C'est la mer pour la mer

    Et pour ceux qui en rêvent

    Comme je fais ici.

     

    Si nul ne pense à moi

    Je cesse d'exister.

     

    Supevielle


    4 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique