• Il faut avoir un chaos en soi-même pour accoucher d'une étoile qui danse.

    (F.Nietzsche)


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  • Ma Douce Johanna,

    Je vous l'ai dit mais j'ai encore envie de vous l'écrire....

    Merci simplement pour ces instants de bonheur que vous venez de m'offrir,

    Merci pour ce regard joyeux que j'ai pu observer ce soir dans vos yeux,

    Merci pour ce sourire épanoui qui n'a pas quitté votre visage durant cette heure que nous venons de passer ensemble....

    Je crois que, ce soir, j'ai trouvé un superbe remède à vos maux et j'en suis tellement heureuse

    C'est la première fois, depuis que Jacques est parti sur la pointe des pieds, un été 2006, que je vous quitte avec le sourire,

    C'est la première fois, que vos baisers ne furent pas remplis de larmes lorsque vous m'avez pris dans vos bras, comme à chacune de nos séparations.

    Je pensais bien qu'en amenant ma petite Cliodhna, je vous apporterai aussi un nouveau petit souffle de vie

    Ce fut réussi... Et ce soir, j'ai un grand soupir d'apaisement en moi...

    Et ce soir, je sais que vous vous endormirez sereine avec le sourire

    J'ai souvent réussi bien des fois à vous faire rire, mais vos larmes, lors de notre séparation venaient ternir un peu ma joie et j'avais toujours ce sentiment de vous abandonner dans cette solitude trop pesante.

    Cliodhna fut un précieux remède à ce gros chagrin permanent.

    Vous m'avez demandé juste avant mon départ, comme une petite fille avec les yeux brillants devant un cadeau, si j'accepterai de revenir avec ce Bébé d'Amour lors de notre prochain rendez vous...

    Vous me faites craquer, Johanna... Bien sur que Bébé Cliodhna sera là, la prochaine fois.

    Que Dieu vous préserve ma petite douceur et que ce moment de bonheur perdure dans votre cœur tout au long des jours à venir

    Votre petite Fée...

     


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  • J'avais juste besoin d'écrire cette lettre ; je pense qu'elle restera sans réponse mais il y a des maux qui ne peuvent se taire....

    La plume est la langue de l'âme.

    (Miguel de Cervantès)

    Cher Monsieur,

    Le temps passe si vite, que nous voici au 29 janvier de l'an 2008 et que je ne vous ai pas encore adressé mes vœux.

    Nous nous connaissons depuis plus de vingt ans et je pense que vous serez étonné de recevoir ces vœux que jamais je ne vous ai adressés.

    Mais il y a un début à tout, comme une fin...

    Ainsi, pour débuter... je ne peux que vous souhaiter de parfaire vos compétences durant cette nouvelle année 2008.

    Je vous souhaite très sincèrement d'apporter plus de soutien et d'espérance à vos patients,

    Je vous souhaite que 2008 vous permette d'accroître vos capacités dans lesquelles j'ai cru pendant plus de vingt ans,

    Je vous espère sincèrement digne de cette humanité tout au long des douze mois à venir... Cette humanité, cette présence, cette écoute que les patients réclament un peu plus chaque jour.

    Ainsi pour finir... je vous souhaite de « remettre » à profit ce serment d'Hippocrate que vous avez dû prononcer il y a bien des années ...

    La partie que j'en retiens pour mon « petit cas » personnel est celle-ci : « J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences »... Je suis désolée, Monsieur, de votre silence lorsque vous avez reçu le compte rendu du radiologue vous informant qu'une tumeur avait été décelée chez votre patiente. Je suis désolée, Monsieur, de n'avoir reçu aucun signe de vous, lorsque le chirurgien vous a adressé le compte rendu post-opératoire. Je suis affligée, Monsieur, de constater que vous n'avez pas daigné prendre contact avec moi lorsque vous avez reçu les résultats de l'anatomie pathologique.

    Je ne peux que revenir sur ce serment d'Hippocrate : «  Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque ». Je ne vous méprise pas, Monsieur, j'avais simplement besoin de vous exprimer mon ressenti.

    Il subsistera toujours un doute dans mon esprit, et je ne peux taire ce manque de confiance qui est né en moi, lorsqu'un mois avant ma mammographie vous n'avez pas décelé à la palpation mammaire cette tumeur...

    Il y a un début à tout, comme une fin.... Je vous remercie, Monsieur, de bien vouloir me transmettre l'intégralité de mon dossier médical.

    Je vous réitère tous mes vœux de bonne année 2008 sans aucun mépris, ni amertume.

    Cordialement,


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  • "LA VIE HUMAINE EST UNE ROSEE PASSAGERE"

     Proverbe Japonais

    Belle journée à tous et à toutes.

    SARAH


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  • Un petit partage littéraire.... J'ai adoré ce livre. Je ne me lasserai jamais de le relire. Tant de messages tout au long de ces pages... Alors toujours dans cette notion d'échange qui m'est chère, je vous livre ici juste quelques passages du premier chapitre.

    Douce lecture à mes petites fées et mes anges gardien

    Gros Bisous à tous,

    SARAH

    Cher Dieu,

    Je m'appelle OSCAR, j'ai dix ans, j'ai foutu le feu au chat, au chien, à la maison (je crois même que j'ai grillé les poissons rouges) et c'est la première lettre que je t'envoie parce que jusqu'ici, à cause de mes études, j'avais pas le temps.

    Je te préviens tout de suite : j'ai horreur d'écrire. Faut vraiment que je sois obligé. Parce qu'écrire c'est guirlande, pompon, risette, ruban, et cetera. Écrire, c'est rien qu'un mensonge qui enjolive. Un truc d'adultes.

    La preuve ? Tiens, prends le début de ma lettre : « Je m'appelle OSCAR, j'ai dix ans, j'ai foutu le feu au chat, au chien, à la maison (je crois même que j'ai grillé les poissons rouges) et c'est la première lettre que je t'envoie parce que jusqu'ici, à cause de mes études, j'avais pas le temps », j'aurai pu aussi bien mettre : « On m'appelle Crâne d'œuf, j'ai l'air d'avoir sept ans, je vis à l'hôpital à cause de mon cancer et je ne t'ai jamais adressé la parole parce que je crois même pas que tu existes. »

    Seulement, si j'écris ça, ça la fout mal, tu vas moins t'intéresser à moi. Or, j'ai besoin que tu t'intéresses.

    Ça m'arrangerait même que tu aies le temps de me rendre deux ou trois services.....

    Moi, je ne fais plus plaisir. Quand le docteur Düsseldorf m'examine, le matin, le cœur n'y est plus, je le déçois. Il me regarde sans rien dire comme si j'avais fait une erreur. Pourtant, je me suis appliqué, moi, à l'opération ; j'ai été sage, je me suis laissé endormir, j'ai eu mal sans crier, j'ai pris tous les médicaments. Certains jours, j'ai envie de lui gueuler dessus, de lui dire que c'est peut être lui, le docteur Düsseldorf, avec ses sourcils noirs, qui l'a ratée, l'opération. Mais il a l'air tellement malheureux que les insultes me restent dans la gorge. Plus le docteur Düsseldorf se tait avec son œil désolé, plus je me sens coupable. J'ai compris que je suis devenu un mauvais malade, un malade qui empêche de croire que la médecine, c'est formidable... La pensée d'un médecin...c'est contagieux.....

    Voilà, alors Dieu, à l'occasion de cette première lettre, je t'ai montré un peu le genre de vie que j'avais ici, à l'hôpital, où on me regarde maintenant comme un obstacle à la médecine, et j'aimerais te demander un éclaircissement : est-ce que je vais guérir ? Tu réponds oui ou non. C'est pas bien compliqué. Oui ou non. Tu barres la mention inutile.

    A demain, bisous,

    Oscar.

    PS : Je n'ai pas ton adresse : comment je fais ? »

    Oscar et la Dame rose par Eric-Emmanuel SCHMITT

     


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